Rue de la Gotalle et Ferme du Villez

CHEMIN FAISANT…

Une série proposée par Micheline et Stéphan SarnowskiMicheline et Stéphan Sarnowski

Rue de la Gotalle

Chemin faisant, nous nous rendons rue de la Gotalle.

Le mot Gotalle, terme wallon, à rapprocher du mot « goute » indique que ce sentier situé dans un lieu marécageux possédait des rigoles destinées à l’écoulement des eaux et au drainage des champs. En effet un peu plus loin, en descendant vers les champs, on trouvera un lieu dit les gotaux….

Lieu incontournable de la rue, nous avons rendu visite à la ferme Woiche, mieux connue sous le nom de la ferme du Villez , isolée sur un plateau (160m de hauteur), petite ferme en Triangle, clôturée dès la première moitié du XIXè siècle, possède de beaux volumes chaulés et une grange longère.

Ferme du Villez, Rue de la Gotalle

 Nous y rencontrons Clarisse, épouse de Didier Woiche, les exploitants de la ferme depuis bientôt 4ans. Clarisse nous vient de Ciney, ses parents y étaient agriculteurs. Si Clarisse a un diplôme d’assistante en pharmacie, jamais elle n’a imaginé en faire son métier. Elle voulait retourner à la terre. Elle aime ce métier, pour son indépendance, sa liberté et la possibilité de gérer son temps.

Il y 4 ans, ses beaux-parents, Auguste et Maryse prennent leur retraite. Ils aménagent chez leur fille qui vient de construire au début de la rue. Les beaux-parents restent accrochés de cœur à leur ferme et aident volontiers Clarisse et Didier, leur fils. Il faut dire 100 hestares de terre, et 215 bovins, c’est du boulot !

Je crois qu’il doit y avoir à Corroy presque une vache par habitant, nous dit Clarisse. Il est vrai que notre village compte de nombreuses fermes actives. Les Woiche cultivent le blé, le froment, l’escourgeon (pour les bêtes), le maïs, les betteraves sucrières et fourragères, plus les chicorées. Celles-ci, ressemblent à de grosses carottes de betteraves. On en retire notamment un sucre pour les diabétiques. Clarisse aime les contacts sociaux et la ferme va les lui procurer. Les produits de la ferme vont lui permettre d’ouvrir un petit local ou elle vendra des produits qu’elle élabore à partir de sa production ou de celle des fermiers des environs. Rien que du local et du naturel. Clarisse, perfectionniste, suit une formation en fromagerie à St Quentin.

Il faut goûter son « Ptit Villez », un fromage raffiné.

Au magasin nous trouvons du lait, des œufs, des fromages blancs, des yaourts de divers goûts et la possibilité de commander des plateaux à raclette, des poulets en saison. Clarisse nous propose aussi une très large gamme de crèmes glacées, 15 parfums au total. Vendues au litre ou en 150 cl. Et puis, pourquoi ne pas faire des gâteaux. Clarisse les fait à la demande et propose aussi, dès à présent, ses bûches de Noël..
Il y a aussi les colis de viande (bœufs élevés à la ferme). Vendus par 5 et 10 kilos. On peut aussi obtenir des plus petits colis à la demande.
Clarisse ne souhaite pas s’agrandir. Elle restera locale et fournira de petites structures, comme la « Ruche qui dit oui », qui vend uniquement par internet…
Et chez Épicentre, au cœur de Gembloux où vous trouverez le fameux « Ptit Villez ». Le magasin vous accueille les mercredi, vendredi et samedi de 14 à 17 heures. Et dans ce tourbillon, Clarisse et Didier assurent la relève avec Emmelyne, Romain et Simon.

La tradition familiale perdure.

Une petite ferme fut construite en 1734 par Isidore Higuet. La famille Woiche reprend la ferme quasi la même année et agrandit celle-ci pour en faire ce que nous en connaissons aujourd’hui.

Elle est restée dans la famille depuis, au gré des mariages le nom des propriétaires restera inchangé. Auguste et Maryse reprennent la ferme en 1977. Elle compte alors +/- 34 Ha et +/- 60 bovins.Auguste, fut élève de Monsieur Malcourant, en même temps qu’un des fils Van de Walle (la ferme près de l’église).

Ernest Woiche, le grand-père de Didier, fut arrêté pendant la dernière guerre et emprisonné au fort de Huy. Pour acte de résistance. Il avait aider à sauver un pilote anglais dont l’avion s’était écrasé dans notre village. D’autres personnes de notre village furent aussi arrêtés, pour cette même raison. ). Il est aussi un passionné de chevaux de trait belges. Il gagna de nombreux prix.

Nous reviendrons sur l’histoire du pilote anglais dans un prochain numéro, grâce à 2 dames du village qui ont vécu l’aventure. Nous remercions Didier et Clarisse pour leur accueil et les succulentes pommes qu’ils nous ont proposées.