Portrait Giorgio Fontanari…

Une série proposée par Micheline et Stéphan Sarnowski Micheline et Stéphan Sarnowski

En prolongation du concours de dessins, nous avons rencontré Giorgio Fontanari. Il y eut l’immigration flamande, suivie de l’immigration italienne. Un échange commercial, des mineurs italiens pour la Belgique et du charbon pour l’Italie. La famille de Giorgio Fontanari est du Trentin Haut Adige, tout au nord de l’Italie.

Giorgio Fontanari et son dernier livre


Son père âgé de 30 ans se retrouve ainsi au vieux campinaire à Fleurus; II est logé par la mine. II laisse épouse et enfants (Giorgio a 1 an) en Italie. Les logements avaient été conçus pour les prisonniers russes, puis allemands. Ces derniers seront contraints de descendre dans la mine.

En 1948, la famille est reconstituée (papa, maman, les jumeaux et Giorgio). Giorgio se souvient très bien des terrils et des wagonnets allant déverser le charbon à Charleroi pour y être lavé. La famille déménage et s’installe à Wanfercée-Baulet.

Giorgio, enfant était assez taciturne, un peu renfermé, à la récréation il amuse ses condisciples en faisant des dessins sur une ardoise, racontant de longues et passionnantes histoires. Mais jamais son père n’admettra qu’il fasse du dessin un métier. Bref, une vocation avortée.

Giorgio adore l’alpinisme et la spéléo, il sera membre du club alpin de Belgique. Il travaille aux Glaceries Saint Roch. Toujours un carnet et un crayon à portée de main. Il est aussi un assidu des salles d’exposition. C’est ainsi qu’il rencontre Agnès (à la salle du bailli à Gembloux). Ils auront 2 fils, Maxime et Thibaut.

Les voici à Corroy, rue de la Basse Hollande, puis, ils achètent Place Nassau. La maison est sise sur 22 ares de terrain dont une sapinière. Elle appartenait auparavant à un ardoisier. En 1830, elle était occupée par un maréchal ferrant. Giorgio qui travaille comme employé technique à l’hôpital Saint-Luc de Bouge, retrousse ses manches et refait seul toute la maison et s’installe un atelier dans la sapinière. Car il a une nouvelle passion, la taille de la pierre. II fit certainement plus de 200 sculptures, toutes vendues. En 2008, il écrit un livre à compte d’auteur : le destin fourvoyé.

En 2012, il « sort » un livre en italien. Il sera vendu en Italie via un éditeur : Il Destino Fuorviato Addio alla Montagna.Livre écrit en hommage à son père – décèdé à 61 ans de la silicose – et à sa région natale. Comme avec son ardoise, il illustre et raconte. Et enfin, retraité, il sort sa 1ère BD, rêve qu’il aura mis 50 ans à réaliser. Les bulles sont en français et sous-titrées en italien en bas de page. L’histoire se passe dans le bassin minier de Charleroi, suivie de la disparition d’un enfant, un inspecteur de la PJ prend le relais, on mentionne la catastrophe du Bois du Cazier et la fin est des plus surprenantes. La BD s’est vendue en Italie et se vend, en français en Belgique. Elle est encore disponible chez notre artiste, si vous le souhaitez.